La révolte de Dersim, également connue sous le nom de massacre de Dersim, s'est déroulée entre 1937 et 1938 dans la région de Dersim (aujourd'hui appelée Tunceli) en Turquie. Cette révolte a été menée principalement par les Kurdes alévis de la région contre le gouvernement central turc.
Dersim était une région isolée et montagneuse avec une population majoritairement kurde et alévie. Le gouvernement turc, soucieux d'unifier le pays sous une identité turque, a vu Dersim comme une menace à son projet d'homogénéisation culturelle et a cherché à mettre fin à la résistance kurde dans la région.
En août 1937, le gouvernement turc a commencé une opération militaire massive dans la région. Des villages ont été bombardés, des civils ont été tués et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées de force. Les femmes, les enfants et les personnes âgées ont été déportés dans des camps de concentration et beaucoup sont morts des suites de mauvaises conditions de vie et de manque d'aliments et de soins médicaux.
La répression a été particulièrement brutale, notamment en raison de la dimension religieuse de la révolte. Les Kurdes alévis de Dersim s'opposaient à la politique de kemalisme turc, qui cherchait à imposer une identité turque sunnite dominante. Cela a conduit à une répression systématique de la culture kurde et alévie, y compris la destruction de nombreux villages et lieux de culte.
Le gouvernement turc justifiait cette répression en arguant de la nécessité de garder l'intégrité territoriale et d'empêcher la création d'un État indépendant kurde dans la région. Cependant, de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé les massacres et les déplacements forcés de population comme des crimes contre l'humanité.
La révolte de Dersim a laissé une cicatrice profonde dans la mémoire collective des Kurdes en Turquie. Elle est considérée comme un symbole de l'oppression et de la marginalisation de la population kurde dans le pays. Le gouvernement turc n'a reconnu que très tardivement ces événements et des mesures de réconciliation, telles que la construction de mémoriaux et la reconnaissance officielle des souffrances subies, sont encore attendues par la communauté kurde.
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